Vous dire le nombre de phrases d’introduction que j’ai testées pour introduire ma chronique d’aujourd’hui. Je n’ai finalement jamais trouvé la formulation adéquate et j’ai préféré être honnête quant à mon malaise. C’est que ma chronique d’aujourd’hui s’adresse à toi, l’adolescent qui va mal et qui hésite à choisir une voie dangereuse pour t’en sortir. Elle s’adresse aussi à toi, qui as déjà fait le pas et qui connais un peu mieux le milieu de la criminalité. Est-ce que j’ai un malaise à te parler? Non. Mon blocage est plutôt dû à ma crainte de perdre ton attention et que tu choisisses de regarder ailleurs, alors que j’ai de l’espoir à te faire voir.
Je le sais, le monde dans lequel tu grandis fait peur et si tu as moins de chance, peut-être même que l’environnement direct dans lequel tu évolues fait peur.
Pour composer avec les défis qui se présentent devant eux, certains de tes amis choisissent le chemin de la criminalité et tu as peut-être l’impression que c’est la seule voie possible. Ou bien ton découragement est tellement grand que tu te dis « anyway … y a pas d’espoir de toute façon ».
Je sais que tu détestes ça… mais je vais être obligé de te contredire.
Promis, c’est pour la bonne cause.
Face à cette détresse que tu ressens, je comprends que tu sois négatif. Nous le serions tous. Mais on oublierait une grande portion de l’équation.
As-tu déjà remarqué comment les plus belles démonstrations d’humanité et d’entraide naissent souvent dans l’adversité? Comme si l’un n’allait pas sans l’autre et qu’il nous fallait des crises pour faire émerger les meilleures idées.
En ce moment, les statistiques ne sont pas belles à voir au sujet de la criminalité chez les jeunes, c’est vrai… mais la gravité de la situation nous force à nous rassembler pour trouver des solutions.
C’est ce que nous avons fait chez Espace carrière, mais aussi dans plein d’autres organismes du Québec. Nous avons bâti d’autres voies. Juste à côté de celle que tu comptais prendre. Celle qui fait peur, même si tu fais semblant que non.
Elles ne sont pas nécessairement pleines d’arcs-en-ciel et il ne fait pas soleil tous les jours, mais il y a toujours une lampe de poche qui traîne pour t’éclairer et quelqu’un pour te guider lorsque tu ne sais plus quel virage prendre.
Le projet K.O., c’est une de ces voies-là. En gros, c’est un programme qui utilise l’entraînement à la boxe comme moyen de prévention de la criminalité.
Là tu te dis « hein, la boxe pour prévenir la criminalité, c’est ben cool! » … et moi je me dis que j’aurais dû commencer ma chronique avec ça.
K.O. a donc vu le jour au printemps dernier et a accompagné ses premiers courageux sur le ring cet été.
Le parcours se compose d’entraînements de boxe, mais aussi d’ateliers divers sur des sujets touchant évidemment la criminalité, mais aussi la connaissance de soi, la résolution de conflit et la communication non violente entre autres. Sans jamais juger le parcours et les précédents choix du participant, les intervenants qui les accompagnent sont là pour créer un cadre sécurisant, pour soutenir et pour offrir des ressources. « Le projet sert aussi à créer un premier contact avec notre organisme et à faire connaître l’accompagnement qu’on peut offrir. Comme ça, si un besoin émerge un jour, les jeunes vont savoir qu’ils ont une ressource vers laquelle se tourner », explique Alexis Delisle Cardinal, intervenant responsable du projet K.O.
Notre expertise étant l’intervention auprès des jeunes et non la boxe, nous nous sommes associés à l’école Les Apprentis Champions pour notre projet. Notre collaboration avec Steve Choquette fondateur et entraîneur-chef s’est faite de façon naturelle, puisque ce dernier a fondé son école dans le but d’aider les jeunes en difficulté. En enseignant la boxe, il transmet aussi des valeurs de discipline, d’effort et de persévérance, des outils qui n’aident pas seulement dans le sport, mais dans la vie en générale.
En combinant ces apprentissages aux ateliers donnés par les intervenants d’Espace carrière et de d’autres organismes, K.O. permet aux participants de développer des facteurs de protection leur permettant d’avancer sur un chemin plus sécuritaire et positif.
Si tu as entre 12 et 18 ans et que K.O. t’intéresse, appelle-nous, écris-nous, passe nous voir… peu importe. On sera là t’accueillir.
Cynthia Brouillard
Conseillère en développement professionnel
1305-4, rue des Cascades, Saint-Hyacinthe (Québec) J2S 3H3
Tél. : 450 771-4500, poste 259 / Téléc. : 450 771-7776
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