Les grands vents

Oui, je sais, la pandémie ne nous a pas toujours exposé le bon côté des choses, le bon côté des gens. Je sais que lorsque tu y repenses, tu te souviens des bouts plus difficiles, de ce qui t’a manqué, des émotions qui t’ont submergé quand nous avons traversé les tempêtes. De ton emploi que tu as perdu ou des acrobaties que tu as dû réaliser pour t’adapter au télétravail.

 

Mais, si tu y repenses comme il faut, il y’a aussi eu de belles histoires de solidarité et d’entraide. Des histoires de nouvelles amitiés et de recommencement. Des journées ensoleillées et des câlins doux en famille. Mais aussi et surtout, il y a eu ces gens qui se sont démarqués par leur soutien inconditionnel. Tu sais, ces personnes sur qui tu peux compter qui sont des vrais roseaux, qui ne cassent jamais dans le vent!

 

Une chance que tu as été là pour que je m’appuie sur toi. Si je connaissais ta force même avant cette année de bourrasque, ton écoute et ton réconfort m’ont été si précieux. J’ai été émue de voir que même si l’on était tous dans le même bateau, tu étais là pour m’aider à me garder la tête en dehors de l’eau. Que tu as usé de ce qui te restait d’énergie pour que notre gang continue de mener son embarcation dans les tourbillons des deux dernières années. Ensemble, on s’est découragé et l’on a espéré. On a ri et l’on a pleuré. Et on a passé à travers!

 

Puis tout à coup, j’ai senti les grands vents. J’ai senti que le grand « bof » postpandémique était en train d’avoir raison de toi. Que toute l’énergie que tu avais mise dans le « nous collectif » t’était enlevée, comme un tapis qu’on aurait tiré sous tes pieds. J’ai senti qu’il fallait que tu cesses de penser à ceux qui t’entourent et que tu avais besoin de t’enraciner dans la nouvelle normalité d’une pandémie qui s’estompe. J’ai senti également que les batteries que tu as rechargées si souvent dans la dernière année avaient tout à coup besoin d’une pause. Pour la suite.

 

Et j’ai continué à te trouver forte. Forte de mettre un genou à terre et de calmer le maelstrom qui emportait ta joie de vivre, ta compassion et ton sourire. Forte, de t’aimer assez pour retourner ta douce brise de bienveillance envers toi-même et d’admettre ta vulnérabilité. Parce que même si l’on est habitué à avoir de la broue dans le toupet, il faut aussi savoir s’arrêter.

 

C’est à mon tour de te dire que je suis là pour toi. Que dans les prochains ouragans qu’on bravera ensemble, je sais que je pourrai continuer de compter sur toi. Parce que tu m’auras aidé à me garder à flot quand j’en avais le plus besoin et que toi, tu auras pris soin de souffler, de respirer à pleins poumons pour mieux continuer. Toutes les deux, grâce à toi, on sera plus fortes et l’on aura davantage conscience de nos limites et de notre potentiel qu’on   ait le vent dans le dos ou dans le visage.

 

 

Catherine Plante

Conseillère en développement professionnel

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