En juin dernier, quand j’ai annoncé à mes proches que j’allais accompagner un groupe de jeunes adultes raccrocheurs de 18 à 28 ans au Sénégal pendant un mois, je dois vous avouer que les envolées de joie auxquelles je m’attendais ont parfois laissé place à des questions tout à fait valides de la part de mon entourage. « Pourquoi aller aider les gens en Afrique? Y’a des gens qui ont besoin d’aide ici au Québec, Catherine. Qu’est-ce que ça change d’aller faire un stage à l’autre bout du monde? » Dans ma tête de conseillère en emploi, je savais à quel point un stage de coopération internationale était transformateur, mais j’avais de la difficulté à trouver les mots. Il m’a donc fallu, accompagnée de mon essentielle collègue Énola, vivre un mois, 24 heures sur 24, avec 8 autres humains formidables pour mesurer et nommer la puissance de cette aventure!
SE DÉVELOPPER
On n’était pas encore parti que les changements sur nos jeunes se faisaient voir. Ceux qui pensaient ne pas être trop à leur affaire devenaient des maîtres des dates de tombée. Ceux qui n’étaient jamais vraiment allés en voyage devenaient des experts du Sénégal et de la préparation des bagages. Tranquillement, les membres de notre groupe, qui partageaient la même classe sans vraiment se connaitre, se sont soudés, entraidés, soutenus. Que c’était beau à voir, cette métamorphose personnelle et collective!
PRENDRE DU RECUL
Un stage à l’étranger, ça permet de se donner de la perspective. D’identifier ce qui nous manque de notre quotidien au Québec. De réfléchir à l’ascendance que nos proches, notre famille, nos amis ont sur la façon dont on mène notre vie. De prendre un nouveau rôle dans un groupe qui n’existait pas avant et de découvrir de nouvelles habiletés qu’ils ne pensaient même pas qu’ils avaient! Certains sont devenus des leaders positifs, d’autres ont joué les grands frères attentionnés, les « entertainers » à la bonne humeur contagieuse ou encore les gestionnaires de l’approvisionnement alimentaire.
SORTIR DE SA ZONE DE CONFORT
Énola et moi, on a eu l’immense privilège de partager cette expérience avec des jeunes résilients, qui n’ont pas craint de se mettre en danger. Ici, je ne parle pas de la conduite automobile sénégalaise ou des piqûres d’insectes dont on nous a parlé avant notre départ. Je parle plutôt de l’immense capacité qu’ils ont TOUS eu à sortir de leur pantoufle, à essayer de nouvelles activités, à s’adapter au rythme de travail de l’Afrique de l’Ouest, à se dépayser complètement chaque matin, à intégrer un milieu de stage dans une nouvelle culture pour quelques semaines. Oui, ils ont mis leur patience à l’épreuve. Oui, ils ont fait des tâches qui les sortaient des terrains connus. Oui, ils ont eu des questionnements. Oui, ils se sont adaptés et remis en question. Mais ils l’ont fait. Bien fait. Et ils nous ont donné le goût de le faire à notre tour!
SE PROJETER
Notre expérience n’a pas été un long fleuve tranquille. Il a été parsemé d’obstacles, de détours, de retours sur l’itinéraire. Mais une chose est certaine : Vincent, Audrey, Zachary, Samuel, Karl, Koddy, Michael et Ryan ne sont plus les mêmes. Ils ont grandi, développé des compétences, découvert des forces insoupçonnées. Ma collègue et moi sommes tellement fières de voir ce qu’ils ont développé à Dakar et qu’ils continueront de développer, même s’ils ne mesurent peut-être pas complètement la portée de ce qu’ils ont vécu. Et c’est ce qui fait la beauté de la chose. Tous les petits et grands apprentissages qu’ils auront faits à l’étranger viendront se déposer dans leur vie au bon moment et ils continueront à mesurer l’ampleur de la chance qu’ils ont eue de partager, tous ensemble, l’été 2025 à l’autre bout du monde.
Catherine Plante
Conseillère en développement professionnel
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