Et si je n’avais pas de passion (et que je voulais juste payer mon loyer en paix)?
Vous connaissez sûrement quelqu’un qui parle de son travail avec des étoiles dans les yeux. Une personne qui rayonne, qui gesticule avec enthousiasme en décrivant son dernier projet, qui dit des trucs comme : « J’oublie de manger tellement j’aime ce que je fais! » Elle est sur son X!
Moi, perso, si j’oublie de manger, appelez une ambulance.
Mais revenons à nos moutons. Ce genre de discours peut être inspirant… ou franchement décourageant, selon où on en est dans sa vie professionnelle. Parce qu’on va se dire les vraies affaires : et si on n’a pas de passion? Est-ce qu’on est cassé? Est-ce qu’on a raté quelque chose?
Spoiler alert : non. Vous êtes tout à fait normal.
Le mythe de la passion qui tombe du ciel
On nous a vendu l’idée que trouver sa passion, c’est LA chose à faire pour réussir sa vie. Comme si un matin, en buvant notre café, un rayon de lumière divine allait tomber sur nous et nous murmurer : « Ton destin, c’est de devenir céramiste spécialisé en bols pour chats. »
Mais dans la vraie vie? Pour beaucoup de personnes, c’est souvent plus flou. Plus lent. Moins sexy.
Certains n’ont pas UNE passion, mais plein de petits intérêts, ou des choses qui leur plaisent… sans pour autant leur faire pousser des ailes. Et c’est OK. Vous pouvez très bien être heureux et épanoui sans avoir une passion flamboyante qui vous tient éveillé la nuit (sauf si vous êtes parent d’un bébé, là c’est autre chose).
Mais comment fait-on pour la trouver, cette passion (si l’on en cherche une)?
Si vous êtes du genre à vous dire : « Bon, j’aimerais quand même trouver ce truc qui me fait vibrer un peu plus que mon tableau Excel du lundi matin… », voici quelques idées – testées et approuvées sans prétention :
- Repérez les moments où vous oubliez l’heure.
Pas à cause de TikTok, hein. Plutôt quand vous êtes absorbé dans une activité qui vous nourrit pour vrai.
- Retournez en enfance.
Qu’est-ce que vous faisiez spontanément quand vous aviez 8 ans? Construire des cabanes? Dessiner des BD? Organiser des spectacles pour votre chat? Ça peut donner des indices.
- Fouillez dans vos « vieux amours ».
Y a-t-il quelque chose que vous avez laissé de côté avec le temps, mais qui vous a déjà allumé? Redonnez-lui une petite chance.
- Essayez des trucs sans pression.
Prenez un cours, allez à un atelier, testez une nouvelle activité avec un(e) ami(e). La passion, ça peut se réveiller en pleine action.
- Faites une liste de ce qui vous attire… même si vous ne savez pas pourquoi.
Oui, même « éthologie canine » ou « couture médiévale ».
- Parlez à des gens qui tripent sur ce qu’ils font.
Non seulement c’est contagieux, mais ça peut aussi vous donner des idées (ou au moins un bon moment).
- Et si vraiment vous êtes perdu : il y a de l’aide.
Les conseillers d’orientation, ce n’est pas juste pour les ados et les étudiants du cégep. C’est aussi pour les adultes qui veulent (re)trouver leur chemin.
Et si ma passion ne devient jamais mon travail?
C’est une possibilité. Et c’est correct.
Parce que vous n’avez pas besoin de transformer votre passion en gagne-pain pour qu’elle ait de la valeur. Elle peut se vivre dans vos soirées, vos fins de semaine, vos moments à vous. Il y a aussi beaucoup de bonheur à avoir un travail « correct » qui paie les factures, tout en gardant vos passions pour le plaisir.
Rappel amical : ce n’est pas parce que vous ne vivez pas de votre passion que votre vie est moins réussie.
En résumé
Aimer son travail, c’est super. Être passionné, c’est un beau bonus.
Mais si ce n’est pas le cas?
Vous êtes loin d’être seul.
L’important, c’est de construire un quotidien qui vous ressemble, à votre rythme, avec vos couleurs.
Et si vous n’êtes pas passionné… au moins, soyez curieux. C’est souvent comme ça que tout commence.
Guylaine Hardy
Conseillère d’orientation | Membre de l’OCCOQ
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