Chronique du travailleur nomade – Partie 1 – La van life

Ils font rêver les uns. Ils agacent les autres. Ils brassent les conventions dans les milieux de travail avec leurs demandes originales.

 

Les travailleurs nomades sont de plus en plus nombreux à choisir un mode de vie en dehors du cadre social et à oser demander des conditions d’emploi plus flexibles pour accommoder leurs besoins.

 

Un de mes amis a caressé ce projet durant des années et s’est finalement lancé durant la pandémie. Je l’ai interviewé alors qu’il parcourait les États-Unis à bord de son van, tout en travaillant comme programmeur informatique.

 

C : Maxime, dis-moi, qu’est-ce qui t’a donné envie de faire ce virage et d’adopter ce style de vie?

 

M : En fait, j’ai toujours été nomade, c’est vraiment dans ma personnalité. Quand j’étais en appartement, j’avais de la difficulté à rester au même endroit pendant plus d’un an. Ensuite quand j’ai eu ma maison, ça m’étouffait et j’y étais finalement très rarement. J’étais déjà habitué à vivre avec peu de chose et principalement dans mes bagages dus à mon ancien emploi de scaphandrier. Dans ce travail, j’étais envoyé un peu partout au Québec. Alors, je vivais plus ailleurs que chez moi. Ce qui m’attire dans ce mode de vie, c’est la liberté. La liberté de pouvoir profiter de ce que plusieurs endroits ont à offrir; ne pas être limité à passer tout mon temps dans la même ville. Je peux facilement aller une semaine à Montréal et la suivante me rendre en Gaspésie sans avoir à demander de congé, juste pour changer d’environnement. C’est un peu comme se payer des vacances tout en travaillant.

 

C : Oui, j’ai entendu parler du concept de « workation » à travers les médias, ça semble être une tendance grandissante, tout comme « Digital nomade ».

 

Toi, que vois-tu comme avantages à ce mode vie?

 

M : Eh bien, si je travaille au bureau, je peux être stationné près du travail pour éviter le trafic et la perte de temps quotidienne de devoir se rendre au boulot. Sinon, en télétravail, je peux facilement aller m’installer à l’endroit où j’ai prévu faire une activité à la fin de ma journée ou même sur l’heure du midi, et encore une fois, je m’évite le trafic. Ça me permet de rentabiliser mon temps, d’en avoir plus pour mes loisirs.

 

C : Maintenant que tu as adopté ce mode de vie depuis presque deux ans, y as-tu vu des désavantages?

 

M : Haha, oui quand même. Comme dans toutes les situations, il y a de bons et moins bons côtés. Par exemple, tu ne peux pas te stationner n’importe où pour de longues périodes, alors ça cause un certain stress de toujours devoir penser à « où? » tu peux t’installer. En télétravail, la question est : est-ce que j’ai assez d’électricité pour faire fonctionner mon ordinateur toute la journée? Et puis en van, tout demande une planification; la gestion de ton eau, de tes égouts, même, où te débarrasser de tes déchets. Tout ça est une source de questionnement à chaque fois que tu changes d’endroit. Finalement, si tu dois travailler dans le van, le petit espace peut rapidement venir atteindre ton moral. L’hiver quand je dois couvrir toutes mes fenêtres d’un rideau isolé pour économiser sur le chauffage et être confortable côté chaleur, ça donne une horrible impression d’être enfermé. C’est dur sur le moral. Il faut s’imposer des sorties pour ne pas être affecté.

 

C : Malgré tout, restes-tu satisfait de ton choix?

 

M : Oui, complètement! Les avantages valent amplement les désagréments.

 

Bien que ce soit un style de vie qui grandit en popularité, il est toutefois partagé par une minorité de gens. Je serais curieuse également d’avoir le point de vue d’un employeur sur cette forme de travail.

 

Et vous, la vie de nomade ça vous attire?

 

Écrivez-moi.

 

 

Cynthia Brouillard

Conseillère en développement professionnel

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