Des formations légères et des réalités lourdes

Des entreprises privées qui offrent de la formation ciblent des gens vulnérables qui ne peuvent pas faire leur parcours au sein de l’école publique, à défaut de ne pas avoir les préalables scolaires nécessaires ou même l’absence d’un permis d’études. Bon nombre de ces maisons d’enseignement douteuses, qui peuvent être ouvertes par n’importe qui faute de loi, vident les poches des apprenants pour leur offrir des formations souvent bâclées, très courtes et qui n’offrent aucun débouché puisque les apprenants n’acquièrent pas les compétences nécessaires et ne reçoivent pas de diplôme reconnu à la fin.

 

De préposée aux bénéficiaires (PAB) à éducatrice en garderie, les formations ciblent notamment les milieux où le manque de main-d’œuvre se fait sentir afin d’attirer de futurs étudiants vers ces emplois dits « d’avenir », mais qui ignorent l’inutilité de ces programmes d’études. Qui plus est, plusieurs sont de nouveaux arrivants qui ne connaissent pas le système scolaire québécois.

 

Cependant, du côté des préposées aux bénéficiaires, le problème ne s’arrête pas là.

 

Dans un article de Radio-Canada, Marc Fortin, président du Regroupement québécois des résidences pour aînées, met en lumière le sort de personnes issues de l’immigration qui, souhaitant prendre soin de nos aînés, se font duper en déboursant jusqu’à dix mille dollars pour des formations qui ne sont pas reconnues par la suite.

 

Bien que le diplôme d’études professionnelles (DEP) soit nécessaire pour travailler dans les hôpitaux et les résidences publiques, les résidences pour personnes âgées privées (RPA) n’en exigent pas toujours. Certaines RPA acceptent d’embaucher des candidats qui n’ont suivi que les cours essentiels, tels que la formation en réanimation cardiorespiratoire et celle concernant l’administration des médicaments ou même acceptent de les former. Alors, lorsque les gestionnaires de ces établissements rencontrent un candidat qui a déjà une formation en poche, ils sont plus que contents! Toutefois, ils ne se doutent pas que la formation puisse avoir duré qu’une semaine, offerte exclusivement en ligne. Aucun registre des écoles privées agréées n’est disponible, ce qui complexifie l’évaluation de la formation qui apparait au CV du candidat.

 

Selon le même article de Radio-Canada, 40 % des RPA inspectées en 2022 ont reçu des avis de non-conformité pour la formation des employés. C’est donc dire que près de la moitié des employés des RPA ne connaissent pas les règles d’hygiène, ne savent pas déplacer les personnes aînées ni même comment effectuer des tâches délicates et à risques, comme la façon de distribuer des médicaments.

 

Au-delà de la « méchante » préposée sans formation qui met la vie des résidents en danger, il y a une personne remplie de bonne volonté d’aider son prochain et qui croyait sincèrement avoir une formation adéquate pour le poste.

 

Derrière les RPA qui engagent ces faux diplômés se cachent des responsables aux ressources humaines qui souhaitent que les résidents aient des soins chaleureux et une présence rassurante chaque jour, et ce, dans un contexte de pénurie de main-d’œuvre qualifiée.

 

Ce qu’on peut constater, c’est que tant les nouveaux arrivants qui prennent part à ces formations que les entreprises qui les embauchent sont dans le flou. En sensibilisant en toute transparence concernant la qualité des formations offertes par les institutions d’enseignement, nous jetons les bases d’un changement positif, qui doit survenir pour éviter ces situations.

 

Ce que nous souhaitons comme société, c’est un système éducatif où les formations sont pertinentes et les connaissances authentiques, et qui permet à chacun de s’épanouir en toute confiance.

 

Entre temps, pour ceux qui aimeraient faire une formation reconnue, peu importe le domaine, venez-nous rencontrer chez Espace carrière. Nos conseillers sont là pour vous guider vers un avenir éducatif éclairé et plein de succès!

 

Article cité :

https://ici.radio-canada.ca/recit-numerique/6516/faux-diplomes-ecoles-preposes-beneficiaires-etranger

 

Kim Phaneuf

Conseillère en développement professionnel

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