Et si tu te laissais une chance

Ce que je dois te dire en débutant, c’est que tu te reconnaîtras sûrement en lisant ce texte. Mais je pense aussi que ta voisine de bureau, ta patronne, ta meilleure amie et une bonne partie des gens que tu connais se reconnaîtront.

 

Cette semaine, quand je suis entrée dans ton bureau et que j’ai senti que je devais fermer la porte derrière moi à cause des larmes qui coulaient sur tes joues, ça m’a tellement rappelé des souvenirs! J’ai eu une tonne d’empathie pour toi parce que je savais un peu trop comment tu te sentais!

 

Je me suis vue il y a 15 ans, mettre les pieds dans un nouveau domaine que je ne connaissais pas. J’avais la chienne. La vraie. Je me remettais en question à toutes les secondes. Je « fakais » de connaître ma matière devant les clients pour ne pas perdre la face. Je me repassais les notes de mes cours universitaires en boucle dans ma tête en essayant de les organiser, d’y retrouver mes repères, d’y voir plus clair.

 

Si je n’ai pas tout à fait su quoi te dire sur le coup, aujourd’hui, j’ai envie de te suggérer de persévérer. Ce ne sera peut-être pas la route la plus facile. Elle présentera sûrement des embûches, des arrêts, des demi-tours et des sorties invitantes. Ce que tu ne sais pas encore, c’est la fierté et le sentiment d’accomplissement qui t’envahiront quand tu te retrouveras sur une route plus sereine sans avoir lâché le volant!

 

Ne sois pas aussi sévère avec toi-même. J’aimerais que tu voies ce que je vois de toi. Au lieu de te critiquer et de juste regarder ce qui va de travers, rappelle-toi que ta personnalité agréable, jumelée à ta formation et à ton expérience de vie font de toi une employée unique qui a sa place dans notre équipe. Répète-toi aussi qu’à un moment ou un autre de sa carrière, ceux qui t’entourent ont pratiquement tous vécu ce même sentiment d’impuissance, à des degrés différents.

 

Tu as peut-être le goût de te sauver en courant. Je te comprends. Mais ne le fais pas. Prête le flanc à l’inconnu et trempe juste le petit orteil dans l’inconfort, je crois sincèrement que tu découvriras que l’eau n’est pas si froide. Je pense aussi que tu auras envie de répéter l’expérience maintes et maintes fois par la suite. Que tu apprivoiseras tranquillement de petits inconforts et qu’ultimement, en te retournant tu constateras tout le chemin parcouru.

 

Avec le temps, tu apprendras aussi à cultiver ton authenticité. À avouer que tu n’es pas toujours la bonne personne pour réaliser un mandat. Tu ne ressentiras plus le besoin de prouver ta compétence à chaque seconde et tu te surprendras à maîtriser certains sujets mieux que la majorité des ours moyens! Tu deviendras une experte pour vrai!

 

Je te souhaite d’atteindre cette maturité professionnelle. Celle qui fait du bien et qui relâchera un peu la pression qui s’est installée sur tes épaules. Je ne suis pas en train de te dire de faire cela à grands coups de sauts dans le vide. Utilise plutôt la technique des plus petits pas possible. Tu réussiras ainsi à sortir de ta zone de confort. Ils disent que c’est là que la magie opère. Et je pense bien qu’ils ont raison!

 

 

Catherine Plante

Conseillère en développement professionnel

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